Débuter en affaires publiques, entre convictions et complexité du réel avec Simon Leliboux

Simon Leliboux raconte ses débuts en affaires publiques, entre convictions personnelles et apprentissage du réel politique.

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April 10, 2025
Débuter en affaires publiques, entre convictions et complexité du réel avec Simon Leliboux

Dans les couloirs du Parlement comme dans les open spaces des cabinets de conseil, les affaires publiques sont souvent perçues comme un monde fermé, réservé à quelques initiés et empreint d’ambiguïtés. Pourtant, pour Simon Leliboux, jeune consultant et passionné de politique depuis l’adolescence, ce métier est avant tout un levier démocratique. Un outil à manier avec méthode… et conscience.

Du lycée à la Sorbonne : la politique comme fil rouge

« Au collège et au lycée, j’étais le seul à connaître l’organigramme du gouvernement. Les gens me prenaient pour un alien. » Simon a grandi dans une famille engagée dans l’éducation nationale, où on débat autant qu’on lit. Après un parcours académique entre la Bretagne, le Québec et Paris, il s’oriente vers les études européennes, séduit par l’architecture unique de l’Union et la complexité de sa mécanique décisionnelle.

Mais c’est à travers ses premiers stages – au Parlement européen, au SGAE ou chez Euralia – qu’il découvre ce qui deviendra sa voie : les affaires publiques.

Un métier à la croisée des chemins

Être consultant en affaires publiques, c’est décrypter l’actualité politique, conseiller des clients aux profils très variés (fédérations professionnelles, entreprises, ONG…), mais aussi construire des relations de confiance avec les décideurs publics. Un travail de l’ombre, souvent exigeant, parfois frustrant, mais toujours en prise directe avec la réalité politique.

Simon insiste sur un point : la rigueur éthique est centrale. « Les affaires publiques sont un marteau. Tout dépend de ce qu’on en fait. » Défendre une position ne signifie pas défendre n’importe laquelle. Il évoque ses engagements personnels – notamment autour des politiques de santé publique ou du droit à l’accès aux soins – et assume avoir, pour l’instant, toujours eu la chance de travailler sur des sujets qu’il porte aussi à titre personnel.

Naviguer dans l’instabilité

Le métier est aussi profondément tributaire du contexte politique. La dissolution de l’Assemblée, les changements de gouvernement ou les priorités qui varient d’un ministre à l’autre forcent les consultants à s’adapter en permanence. « Il faut tout recommencer, re-cartographier, réapprendre les interlocuteurs. Mais c’est aussi ce qui rend ce métier stimulant. »

Les juniors, maillon faible ou ressource stratégique ?

Simon n’élude pas les débuts parfois laborieux : relever des milliers d’amendements, apprendre les arcanes de la procédure législative, trouver sa place dans une hiérarchie experte… Mais il insiste aussi sur le rôle-clé des juniors dans les cabinets : rigueur, curiosité, appétence pour le terrain, capacité à faire le lien entre veille, contenu et stratégie. « Il faut qu’on nous fasse confiance. Former un junior, c’est un investissement – pas une perte de temps. »

Le plaidoyer, un travail invisible mais concret

Parmi les moments marquants de sa jeune carrière, Simon cite la contribution à une mesure en faveur de l’accès direct aux kinésithérapeutes, adoptée dans un texte budgétaire. Une victoire discrète, mais qui a un impact très concret sur la vie des gens. Pour lui, c’est la meilleure preuve que les affaires publiques ne se résument pas à un jeu d’influence opaque, mais peuvent être une façon pragmatique de porter ses convictions dans la réalité législative.